Lean et RSE : pour une performance globale et durable

Lean et RSE : pour une performance globale et durable
Publié le Mercredi 9 novembre 2022

Jean-Christophe Broët
Directeur Associé, Master Black Belt

La Responsabilité Sociétale des Entreprises devient un enjeu majeur, dans un cadre réglementaire et normatif renforcé (loi PACTE, norme ISO 26000, …), et amène les entreprises à :

  • Repenser leur mode de production dans une logique de sobriété énergétique et de réduction des impacts environnementaux (activités économiques responsables),
  • Revoir les relations avec les parties prenantes (clients et consommateurs, fournisseurs, partenaires, sous-traitants, …) afin de s’inscrire dans une approche responsable, équitable et transparente,
  • Renforcer leur attractivité en se lançant dans une quête de sens à l’action de l’ensemble des collaborateurs, afin de garder et d’attirer les talents dans un contexte de marché du travail tendu (valeurs, raison d’être, relations internes, diversité, conditions de travail, loyauté des pratiques, entreprise à mission, …),
  • Améliorer leur « empreinte » au sein de leur territoire et leurs relations à la collectivité afin de favoriser le développement local (collectivités locales, formation et apprentissage, …).

Bon nombre d’entreprises qui s’engagent dans la RSE ont également enclenché une démarche Excellence Opérationnelle plus ou moins avancée (Lean Management, Amélioration Continue, …). Mais quels sont les ponts, synergies et complémentarités entre une démarche RSE et une démarche d’amélioration des performances ? Comment réconcilier l’économique, le social et l’environnement afin de rechercher une performance globale et durable ?

Nous pouvons faire émerger quelques ponts entre RSE et Lean pour tendre vers cette performance globale, qui dépasse largement le cadre financier :

  • La performance sociale : Favoriser l’implication des collaborateurs, mettre le respect au centre des démarches. L’humain est au cœur des pratiques de la RSE et du Lean, et « l’intelligence collective » est un principe commun. De la posture du manager à l’apprentissage du « travailler ensemble », l’écoute et l’humilité sont des nécessités. Cela passe également par une vigilance accrue sur l’amélioration des conditions de travail, l’ergonomie des postes, la sécurité et la sérénité des équipes. Par les rituels de pilotage collaboratifs à tous les niveaux de l’entreprise, l’implication, la communication et l’engagement sont favorisés et une confiance partagée s’instaure.
  • La performance environnementale : Avec le principe du « juste nécessaire », la réduction des gaspillages, des variabilités et des excès est au cœur du Lean Management et de la RSE. Aux 8 gaspillages du Lean, qui ont également des impacts environnementaux évidents pour certains (surproduction, stocks inutiles, déplacements, attentes, défauts, transports inutiles, sur-process, intelligence inutilisée), nous pouvons rajouter d’autres gaspillages complémentaires : surconsommation énergétique, gestion des déchets non maitrisée, obsolescence programmée des produits et composants, non maitrise des déplacements professionnels des collaborateurs, … Ainsi la réduction des gaspillages et des excès de toute nature dans le cycle de vie des produits permet de libérer de la capacité pour les équipes afin de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée pour les clients, pour l’entreprise (productivité accrue), pour l’environnement et pour le bien-être au travail. En ce sens, les outils du Lean, comme par exemple la VSM (Value Stream Mapping), l’analyse de déroulement, le 5S, participent à l’intégration des approches.
  • La performance économique : Réduire les gaspillages a un impact économique évident. La surconsommation d’énergie, la non optimisation des moyens de production, la mauvaise gestion des bâtiments, les surstocks, les rebuts, … peuvent se montrer très énergivores et couteux ! Le pont se fait alors légitimement entre la RSE et le Lean. Le développement du Lean incite également l’entreprise à collaborer avec ses fournisseurs et ses clients pour éliminer les gaspillages sur l’ensemble de la chaîne de valeur, notamment sur les étapes de logistique.

Ainsi le Lean et la RSE combinés peuvent être les moteurs pour l’amélioration des performances globales en faveur de l’efficacité énergétique, de la réduction des impacts environnementaux, de l’amélioration des conditions de travail, de l’optimisation financière responsable. Aux axes Sécurité / Sérénité / Qualité / Délai / Coût, propres au Lean Management, nous rajouterons des axes Environnementaux et Sociaux pour le pilotage et l’amélioration continue d’une performance globale et durable.

Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à visionner le replay de la web-conférence « Lean & RSE » animée par Jean-Christophe Broët et Ronan Hemidy avec le témoignage de Vinci Construction France.


Jean-Christophe Broët
Directeur Associé, Master Black Belt

Autres articles