Découvrons ce qu'est l'AMDEC au moyen d'une illustration prise volontairement hors du monde de l'entreprise.

Supposons donc que vous vouliez réduire le risque sismique lié à votre prochaine habitation, événement indésirable qui pourrait anéantir en quelques secondes le résultat de nombreux week-ends de bricolage.. courbatures incluses ! -> L'AMDEC est une méthode d'analyse des risques (événements indésirables).

L'idéal est bien sûr que vous vous posiez la question avant de commencer les travaux -> L'AMDEC est une méthode préventive.

Si la maison vous tombait dessus, çà pourrait être très grave (sur une échelle allant de "insignifiant" à "très grave") -> L'AMDEC inclut une cotation de la gravité.

Soit, mais ça n'arrive pas tous les jours (enfin, çà dépend de la zone où vous envisagez de construire : si c'est au Japon ou en Californie...) ; disons qu'il va falloir se demander si c'est "peu probable" ou "très probable" -> L'AMDEC inclut une cotation de la probabilité d'occurrence de l'événement redouté.

Bon, d'accord, admettons tout cela.

Mais n'y a-t-il pas quand même un moyen d'être prévenu des signes avant-coureurs de la secousse sismique ?

Si vous possédez un sismographe (ou si un système d'alerte collective est relié en permanence à un sismographe), vous allez pouvoir détecter à l'avance que l'événement va se produire... et donc quitter votre maison à temps ! -> L'AMDEC inclut une cotation de la détectabilité (en fait, de la non-détectabilité !).

Et alors, le risque, c'est quoi ?

Le risque est le produit des 3 valeurs : Gravité x Probabilité x Détectabilité.

Les actions de réduction du risque ont un coût décroissant dans l'ordre de ces facteurs.

C'est pourquoi on procède dans l'ordre inverse pour les actions :

1. On cherchera d'abord à améliorer la détectabilité (prévoir un sismographe... ou simplement un animal de compagnie, les animaux donnant l'alerte -- par leur comportement -- 2 heures avant un tremblement de terre)
2. On réduira ensuite la probabilité d'occurrence quitte à s'implanter sur un plateaux glaiseux de roches primaires (si on veut vraiment être sismo-tranquille) plutôt que sur une faille géologique (même avec vue imprenable)
3. Enfin, on pourra éventuellement diminuer la gravité, en construisant une habitation avec des matériaux, des fixations, etc., qui réduisent les blessures en cas de séisme.

Si les actions sont suffisantes, le risque résiduel devrait être devenu acceptable... et il sera envisageable de mener à bien le projet.

Alors, l'AMDEC : compliquée ? poussiéreuse ? (ou applicable seulement à l'automobile ?) etc.

Apprendre à utiliser l'AMDEC, c'est apprendre à animer un groupe de travail qui soit capable de dialoguer intelligemment (et pacifiquement), d'estimer les risques, de définir et suivre les actions de réduction des risques.

Il faut bien sûr connaître les étapes de la méthode, maîtriser les supports, apprendre à animer.

Tout cela dans le but de réduire les risques... risque de lancer un produit qui marche mal (ou qui fasse un "flop" commercial), risque de ne pas bien maîtriser le process de fabrication, risque de régression de la qualité des produits...

Vous ne trouvez pas que çà en vaut la peine ?