Quels indicateurs pour le Lean Six Sigma ?

Quels indicateurs pour le Lean Six Sigma ?
Publié le Mercredi 23 septembre 2015

Jean-Louis Théron
Master Black Belt

Il est devenu courant d’utiliser le sigle de « KPI » (« Key Performance Indicator ») pour désigner un indicateur… quel qu’il soit ! Faisons le point sur les différentes sortes d’indicateurs.

Pour un processus (enchaînement d’activités répétées), les indicateurs de performance du processus rendent compte des résultats du processus, soit sur le produit lui-même (taux qualité par exemple) soit sur le fonctionnement (temps de traversée du processus). Lorsqu’on veut améliorer le processus en menant un projet Lean 6 Sigma, on définit la percée à réaliser en indiquant le point de départ (valeur initiale en termes de performance) et la cible visée.

Pour reprendre l’exemple ci-dessus, on pourrait par exemple dire que le projet doit permettre de faire passer le taux qualité de 89 à 97% : la réalisation de ce gain de 8%, qui rapproche le processus de la valeur idéale de 100%, indiquera finalement si le projet est ou non un succès. Cette quantification de la percée constitue un objectif opérationnel pour le projet. L’adjectif « opérationnel » signifie ici qu’on raisonne en unités d’œuvre du processus. Pour montrer les enjeux, il est souhaitable de traduire l’objectif opérationnel en objectif financier. Toujours sur l’exemple indiqué, si chaque pourcent de non-qualité coûte 15000 € (traitement administratif de la réclamation, retouches, matière première supplémentaire, dédommagement du client, etc.), un gain de 8% signifie que l’atteinte de l’objectif rapportera 8 x 15 000 = 120 000 €.

Notons au passage qu’il y a des gains directs (appelés « hard savings ») et des gains indirects (« soft savings »), et que, dans certaines situations, une entreprise peut choisir de réaliser un projet novateur qui a peu de gains directs mais surtout des gains indirects : améliorer un processus de manière à gagner des parts de marché… restant à conquérir. Mais il est vrai que, la plupart du temps, la perspective de gains financiers aide grandement le chef de projet à ce que son projet reste prioritaire dans l’allocation des ressources : gagner 120 000 € est plus motivant pour une entreprise que de se dire qu’on a contribué à l’amélioration des techniques de fabrication.

Lorsque les projets d’excellence opérationnelle sont regroupés au sein d’un programme dans le cadre d’une véritable DEO (Démarche d’Excellence Opérationnelle), il est utile de piloter ce programme à l’aide d’indicateurs qui rendent compte de la réalisation des objectifs globaux de l’entreprise en matière d’amélioration. Si, par exemple, la réalisation de 8 projets Lean 6 Sigma (Green Belts et Black Belts) au cours d’une année a permis des gains de 560 000 €, et que le coût des projets (masse salariale, etc.) a représenté 200 000 €, l’indicateur lié au programme fera légitimement état d’un gain de 360 000 €.

 


Jean-Louis Théron
Master Black Belt

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